Qu'est-ce que c'est? Bonne question! En gros une musique d'inspiration traditionnelle qui a vu le jour dans les années 70 dans le "Grand Centre" de la France (Cher, Indre, Allier, Nièvre) dans la mouvance de mai 68. Des individuels, des associations ont essayé de "dépoussiérer" le concept de musique "folklorique" pour en faire du "folk". Ce qui consistait à sortir la musique du contexte "groupe folklorique" en la faisant jouer par des gens habillés "en civil" dans un contexte ouvert (bar par exemple) suivant l'exemple irlandais. Une sorte de recomposition de tradition utilisant des thèmes "préservés" dans les groupes folkloriques. Des luthiers ont repris à zéro les instruments (vielle, cornemuse...) en les produisant suivant des normes modernes, un festival emblématique (St Chartier) a été créé, des associations animées d'un esprit novateur pour l'époque se sont consituées. Des musiciens de niveau international sont sortis de ce contexte. Et de nombreux nouveaux thèmes (bourrées, etc.) ont été composés.
Qu'en est-il 30 ans après? (Gérard Guillaume, "Convergences")
Le festival existe toujours. La présence d'une centaine de luthiers spécialisés et l'existence de bals folks gratuits tous les soirs assurent à eux seuls la réputation et l'attractivité du lieu. La programmation s'articule autour de la mise en valeur des "groupes qui montent" (y compris locaux) et la découverte de cultures populaires lointaines, sur fond de musique celtique, bretonne, irlandaise ou écossaise. Chaque année, des créations sont proposées, permettant à un compositeur d'ajouter sa pierre originale à l'édifice si vaste des musiques du monde. Mais le festival ne bénéficie d'aucune reconnaissance officielle. Il est presque entièrement autofinancé par le prix des entrées. Les subventions publiques sont rares. Or, après des années du "tout bénévole", il a été nécessaire de "professionnaliser" l'organisation (embauche de permanents, appel à des équipes salariées pour la logistique et la technique). Par suite, le déficit se creuse .... Remis en question chaque année pour cette raison, saint Chartier est fréquenté par un public venu surtout de l'extérieur, avec un "off" grandissant et très vivant. L'image de jeunesse et d'ouverture qu'il véhicule est à l'origine de la vocation de bien des instrumentistes locaux. Sans Saint Chartier, il est probable que les nombreuses possibilités d'apprendre, dans les écoles de musique nationales ou municipales, la vielle, la cornemuse, le violon, l'accordéon diatonique, la danse, n'auraient jamais existé. Les associations ont vieilli, en bien ou en mal, mais de nouvelles se sont créées. Le trad est un long fleuve tranquille même si quelques tourbillons en agitent périodiquement les flots"
Voici un ensemble de liens vers des formations, des associations, des luthiers, des festivals... faites vous une idée! |
